Etes-vous favorables à la discrimination positive ?
Je suis à la fois pour et contre la discrimination positive. J’y suis favorable dans le sens où à ce jour, les politiques de lutte contre les inégalités mises en place par le gouvernement français ne sont pas assez efficaces (ex : malgré le quota imposé de 6% de salariés handicapés dans les entreprises, le chômage touche deux fois plus les handicapés). Les dépenses sociales ou budgétaires devant se réduire à l'avenir, il faut être plus sélectif dans les aides versées (ex : optimiser les réussites dans l’avenir des jeunes, on privilégie les meilleurs des ZEP). Je pense aussi qu’il est nécessaire de mener une stratégie volontariste pour faire bouger les choses car cette discrimination peut parfois aider les jeunes à sortir de l’impasse que constituent les banlieues. Toutefois, j’émets quelques réserves quant à cette discrimination dite « positive » qui peut présenter des aspects négatifs. En effet, cette mesure peut ne pas être efficace car en s’attaquant aux effets des inégalités, elles en oublient les causes (ex : faire entrer un jeune de banlieue en IEP ne résout pas le problème de l’éducation des ZEP qui empêche l’acceptation dans l’élite sociale). De plus, la discrimination positive peut créer deux cercles vicieux. Le premier résulte du fait qu’elle concerne peu de monde et que les exclus peuvent ressentir un sentiment d’injustice, d’oppression et un désir de vengeance sur les « discriminés » (un comble !). Le second est une mise en doute sur les résultats ou les compétences voir une stigmatisation des populations concernées et favorisées.
En réalité, je pense que pour réduire les inégalités, il faudrait tout simplement se détacher de tout forme de discrimination. Même s’il s’agit d’une utopie, elle serait un retour à la réalité républicaine, celle où il existe une vraie égalité des droits entre tous les