Etat
22 juillet 2013, 19:05
« Un peuple n’a qu’un ennemi dangereux, c’est son gouvernement » disait Saint-Just. Le plus jeune des illustres révolutionnaires français mettait en garde son peuple contre l’asymétrie entre, d’une part, les aspirations de ce dernier et de l’autre, l’exercice du pouvoir politique. Cette exigence démocratique, reconceptualisée à plusieurs reprises, a cessé d’être mise en revue depuis l’avènement de la 5e république, soit il y a 55 longues années. Ainsi, aujourd’hui, dans la majorité des pays francophones, nous sommes confrontés à des situations inédites qui nous somment de remodeler la démocratie au regard de nos réalités sociales respectives. Il est impératif de revoir la structure de l’appareil étatique. Il semble alors nécessaire de chercher des voies permettant aux citoyens de se faire entendre d’une manière alternative à celles dont nous disposons aujourd’hui.
Qui est l’État ?
À croire que modernité ne rime plus avec originalité. Demandez qui est responsable de ce chômage lancinant. L’on vous répondra : l’État. Et ce climat morose et de découragement ? C’est encore lui. Cette envie de s’en aller loin et de ne plus revenir ? Ne cherchez plus, le coupable c’est toujours lui. L’État a le dos large, très large. Du plus vaste phénomène destructeur au moindre dysfonctionnement de la vie quotidienne, l’infortune lui est toujours imputée. Et ces considérations citoyennes sont difficilement remises en cause. Attitude commode – cela va sans dire –, lâche iront jusqu’à dire les plus cyniques. Disons qu’elle est surtout révélatrice d’une surévaluation générale du rôle de l’État. En effet, quand bien même un gouvernement souhaiterait infliger à la société l’ensemble des fléaux qu’on lui prête – supposition absurde à souhait –, en aurait-il seulement les moyens ? Certainement pas.
Cela dit, il est vrai que les hommes d’État n’y sont pas pour rien. Ces valeureux représentants du peuple se targuent