Est-il nécessaire d'être cultivé pour apprécier l'art?
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Au sein d’une société, il semble évident que la culture artistique profite au rayonnement culturel. C’est qu’en effet l’art, sous toutes ses formes, est indéniablement l’un des principaux moteurs de la culture (avec la religion, le langage…). Alors il faut s’interroger sur les rapports de l’œuvre d’art avec la culture qui en effet recouvre bien des domaines. Il ne faut pas oublier que « se cultiver », c’est avant toute chose enrichir son esprit, se développer par l’instruction et l’exercice de ses potentialités. Appliquée à l’œuvre d’art, il semblerait que la capacité d’estimer, d’évaluer, de juger, bref d’apprécier une œuvre au sens Kantien et donc neutre du terme, relèverait d’une capacité de l’homme cultivé pleinement réalisé dans son rapport à l’art… Pourtant, ne puis-je pas « goûter » un tableau de Vermeer, un ballet de Baryschnikov, un opéra de Mozart ou encore le David de Michel-Ange, sans avoir jamais appris la peinture, étudier la danse, ou analyser la musique ou la sculpture ? Cela revient à se demander : faut-il être instruit, avoir des connaissances artistiques pour entrer dans un rapport à l’art ? Bref, est-il nécessaire d’être cultivé pour apprécier une œuvre d’art ? Ici, nous entrons dans un paradoxe certain : d’un côté l’œuvre d’art doit être ce qui provoque en moi des émotions particulières, ce qui relève de ma subjectivité à travers ma sensibilité, et de l’autre côté, mon appréciation esthétique de l’œuvre dépendrait de l’édifice de mes connaissances culturelles et artistiques. C’est alors la tension des rapports nécessaires ou contingents entre sensibilité et culture intellectuelle qui va être abordée pour répondre à la question. N’est-il pas vrai que l’œuvre d’art se suffit à elle-même dans la production de tous ses effets ? Et pourtant, sommes-nous vraiment à égalité face à l’œuvre d’art ? La culture n’est-elle pas nécessaire pour une parfaite compréhension et cohésion du spectateur avec l’œuvre, et donc avec l’artiste ?
L’œuvre d’art,