Est-il juste d’affirmer que madeleine et léopold sont des personnages qui sont résignés à leur sort ?
Nous répondrons par l’affirmative à cette question en observant d’abord qu’ils doivent tous deux accepter des conditions de vie pénibles, qu’ils sont tous deux assujettis à leur famille et, enfin, que leur fausse révolte ne mène à aucun changement. En premier lieu, il ne fait pas de doute que les deux personnages ont dû se résigner à des conditions d’existence particulièrement pénibles. Dans la première partie de son monologue, Madeleine ne fait pas un bilan positif de son quotidien marqué par la maladie et l’angoisse. Elle témoigne d’une solitude qui la laisse inactive : « La télévision est plate, la lecture m’a jamais beaucoup intéressée… » (l. 7) De plus, elle vit avec l’inquiétude de la maladie : « […] j’me retrouve immanquablement ici, dans le salon, sur le sofa, avec les mains croisées sur les genoux pis un verre de lait […] au cas où une douleur me prendrait… » (l.
9- 11) Cette douleur, ce qu’elle appelle son « mal au côté » (l. 22), c’est surtout une souffrance reliée à la Peur et à l’angoisse que provoque le vide de son existence lorsqu’elle se retrouve seule. D’ailleurs, l’extrait comporte une didascalie qui associe au silence l’angoisse de Madeleine : « Silence. On la sent angoisser. » (l. 20) Pour sa part, le Léopold d’À toi pour toujours ta Marie-Lou semble aussi percevoir son quotidien de manière négative puisqu’il se présente comme une victime de