Est-ce un devoir pour l'homme de travailler?
Analyse du sujet. Le verbe devoir est à prendre selon au moins deux sens : au sens moral (tu dois travailler sinon tu développeras des vices) , au sens de la nécessité (il faut travailler, on ne peut pas faire autrement). Le travail est à envisager sous plusieurs dimensions différentes voire opposées : le labeur pénible que l’on subit pour gagner sa vie, le vecteur d’intégration sociale, le mobile de développement personnel etc. Il n’est pas possible de proposer une problématique sans faire varier les acceptions des deux termes fondamentaux du sujet. Au-delà de sa formulation précise, celui-ci constitue une invitation à réfléchir sur le lien entre l’homme et le travail : est-ce un lien accidentel (l’homme doit travailler pour survivre mais, s’il pouvait s’en passer, il arrêterait tout de suite) ou essentiel ( pour devenir vraiment homme, pour réaliser son humanité, pour s’épanouir, l’homme doit œuvrer) ? C’est un sujet classique sur cette notion.
Introduction/problématisation.
Notre rapport au travail est profondément paradoxal : ceux qui en ont ne cessent de s’en lamenter et rêvent d’oisiveté, à l’inverse ceux qui en manquent le regrettent et envient les premiers. Dans nos sociétés touchées par le phénomène, le cas du chômage est révélateur : de nombreuses personnes stigmatisent les chômeurs en disant qu’ils ne veulent pas travailler et sont en fin de compte responsables de leur état alors que ces derniers se ressentent comme des victimes d’un véritable mal social et sont souvent prêts à travailler coûte que coûte malgré leur indemnisation. Cet exemple tend à montrer que l’on a besoin de travailler pour autre chose que pour survivre. Le travail se présente donc comme un phénomène ambigu : d’un côté, il est vécu par l’homme comme un châtiment et le résultat de sa finitude – l’homme doit produire et renouveler ses conditions d’existence et ses moyens de subsistance ; de l’autre, l’une des sources du