Essai
La réflexion sur le signe a une longue histoire dans la philosophie occidentale. C'est néanmoins au début du XXe siècle que la réflexion sur les systèmes de signes s'est développée, sous le nom de « sémiotique », que lui a donné le philosophe américain Charles Sanders Peirce, ou de « sémiologie », qui est le terme utilisé par le linguiste suisse Ferdinand de Saussure.
La sémiotique et parfois confondue avec la sémiologie, mais le linguiste Greimas a cependant établi entre elles une hiérarchie en faisant de la sémiologie la théorie générale dans laquelle vient s'incrire la sémiotique.
Malgré leurs différences, sémiologie et sémiotique reprennent la même distinction fondamentale, dans la description du signe, entre la signification de celui-ci (son contenu, son sens) et ce qui est le véhicule de cette signification (sa forme). Ce sont, chez Peirce, le signatum et le signans, et, chez Saussure, le signifié et le signifiant.
Peirce définit la sémiotique, conçue comme le fondement même de la logique, comme « la science des lois générales nécessaires des signes ». Il a proposé une classification des signes en fonction de la nature des rapports existant entre signifiant, signifié et référent (l'objet du réel auquel renvoie le signe).
L'œuvre de Saussure a porté essentiellement sur le signe linguistique. La sémiologie, telle que Saussure l'évoque dans le Cours de linguistique générale, est « une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale [...] nous la nommerons sémiologie (du grec sémeîon, « signe ») ». Par la suite, Émile Benveniste a défini la langue comme étant l'interprétant de tous les autres systèmes sémiotiques, puisqu'il est impossible d'expliciter quoi que ce soit sans le langage.
La sémiotique ne se limite pas au signe linguistique ; elle décrit les systèmes de signes au sein de la vie sociale en prenant en compte leur dimension conventionnelle (car c'est en vertu d'une convention spécifique à