Espagne
L’hymne est un des plus vieux d’Europe : bien que la musique n'ait été imprimée pour la première fois sur un document daté qu'en 1761, dans un recueil intitulé El libro de Ordenanza de los toques militares de la Infantería Española (Le livre des sonneries de l’infanterie espagnole), par Manuel de Espinosa, sous le titre La Marcha Granadera (La Marche des grenadiers) et que le nom de son compositeur soit inconnu, il semble que cet air remonte à l'époque arabo-andalouse et que son auteur n'est autre que le célèbre Ibn Bajja, dont le nom latinisé est Avenpace.
On retrouve en effet cet air dans une de ses compositions intitulée « Núba al-Istihlal » que les musiciens et musicologues spécialistes de l'Espagne médiévale, Omar Metioui et Eduardo Paniagua, ont mis en lumière dans cet extrait[1],[2].
En 1770, le roi Charles III déclara la Marcha Granadera « marche d’honneur » officielle, utilisée pour les événements cérémonieux. Elle était toujours jouée lors des événements où la famille royale était présente et les Espagnols l’ont peu à peu considérée comme leur hymne national. Ils la renommèrent Marcha Real (en français, Marche royale).
Sous la Seconde République espagnole (1931–1939), El Himno de Riego remplaça La Marcha Real comme hymne officiel de l’Espagne. À la fin de la guerre civile, le général Francisco Franco restaure La Marche royale comme hymne national sous son ancien nom de La Marcha Granadera. Les nouvelles paroles sont apprises dans toutes les écoles. À la fin de la dictature, le texte officiel de Franco disparaît. La Marche royale est toujours l’hymne officiel de l’Espagne mais se voit dépourvue de