Espace
Les notions d'espace et de territoire[1] sont très présentes dans les instructions officielles comme dans les sujets de composition ou de croquis du baccalauréat. Il convient cependant de bien distinguer ces deux notions et d'être bien conscient des débats qu'elles suscitent.
1. ESPACE :
Espace est un mot du langage courant que le dictionnaire Robert définit ainsi «lieu plus ou moins bien délimité où peut se situer quelque chose »[2]. C'est dans ce sens très large que les géographes l'utilisent parfois. Il signifie alors portion ou totalité de l'étendue terrestre. S'il s'agit d'une portion, elle est plus ou moins délimitée et l'adjectif qui la qualifie fournit l'indication de ses limites (cf. les espaces agricoles du libellé du programme de première).
Cependant, les recherches des géographes, soucieux de comprendre la distribution des phénomènes géographiques, ont chargé ce mot d'un sens plus précis.
Du milieu à l'espace :
Les géographes, jusqu’aux années 1960, utilisaient plus volontiers le concept de milieu plutôt que celui d'espace parce qu'ils recherchaient la raison principale de la disposition des phénomènes géographiques dans les caractéristiques du milieu naturel dans lequel ils s'inscrivaient. Le terme d'espace a été introduit lorsque les géographes ont commencé à étudier des objets géographiques pour lesquels le milieu naturel n'était pas en mesure de fournir des explications satisfaisantes (villes, transport). Ainsi, Christaller[3] montre en 1933 que la répartition des villes dans un espace ne s'explique pas par des éléments du milieu naturel[4]. Il analyse les régularités qui font qu'une grande ville ne peut se développer qu'à une certaine distance d'une ville de même taille. Beaucoup de géographes comprennent aussi, dans les années 1960, que chaque lieu peut se comprendre davantage par les relations qu’il entretient avec d’autres lieux (ce que Pinchemel appelle les relations