Esclavage -schoelcher
En 1848, le sous-secrétaire d’Etat à la Marine, Victor Schœlcher, fait adopter le fameux décret d’abolition de l’esclavage. Cet événement est l’aboutissement d’un long cheminement comme en témoigne l’extrait proposé à notre étude, tiré de l’essai Des colonies françaises, abolition immédiate de l’esclavage paru en 1842. Le futur député de la Martinique et de la Guadeloupe, pour parvenir à ses fins, cherche à réfuter les arguments de ses adversaires : les esclavagistes et tous ceux dont le commerce dépend de l’esclavage. Lecture du texte. Rappel de la question
Pour répondre à la question qui nous a été posée, nous ferons une explication linéaire du texte au cours de laquelle nous étudierons la progression argumentative de l’auteur et les procédés utilisés.
Schœlcher affirme d’abord dans une métaphore généalogique que les noirs et les blancs appartiennent au genre humain. Ceci l’amène à contredire la prétendue supériorité des uns sur les autres. L’argument de l’adversaire, que nous reformulons sous la forme d’un syllogisme, est implicitement évoqué : le blanc est un homme ; le noir n’est pas un homme ; donc le blanc est supérieur au noir.
Dans le second paragraphe construit sur la figure de l’opposition, l’auteur tourne en dérision un autre argument des esclavagistes : les différences physiques révèlent la supériorité des blancs. Ce procédé satirique, l’ironie est décelable déjà dans l’emploi de mots et d’expressions scientifiques : « un tissu réticulaire à sécrétion noire » ; « sclérotides ». Il s’agit pour Schœlcher de mettre à jour le ridicule du raisonnement pseudo-scientifique de ses adversaires qui tentent de démontrer que le « génie » tient à la couleur de la peau, que l’intelligence est liée à la masse capillaire (les cheveux plats ou crépus), la bêtise à l’épaisseur des lèvres, etc. L’absurdité d’une telle démonstration est implicitement dénoncée par Schœlcher.
Dans le paragraphe suivant,