L’opération « Cook the Books »
Enron
Les dirigeants d’Enron ont fait preuve d’une très grande créativité pour en venir à flouer les investisseurs, ses employés ainsi qu’une partie de ses prêteurs puisque l’autre partie était certainement de connivence dans tout ce scandale financier. Tout d’abord, la brillante idée de constater ses produits sur des contrats à long terme s’échelonnant par fois jusqu’à dix ans est venue à l’esprit de la direction qui réussissait par la suite à faire approuver cette technique par ses auditeurs de l’époque. Toutefois, cette façon de faire ne suffisait pas à atteindre les objectifs de la direction en termes de rentabilité et c’est à partir de ce moment qu’Enron commença l’élaboration de montages financiers visant à présenter des transactions commerciales qui, en substance, n’étaient que de simples emprunts auprès d’institutions financières. Les montages financiers consistaient en fait à présenter des dettes contractées directement par des filiales ou des fiducies non consolidées et remboursées indirectement par Enron. Le terme indirect est utilisé ici puisqu’Enron présentait les remboursements des emprunts comme des achats de gaz aux banques qui à leur tour avaient acheté du gaz aux filiales non consolidées (graphique à la page suivante). Ensuite, étant donné que cela n’était pas suffisant, Enron enregistra des gains sur disposition d’actif à des filiales à titre de bénéfice d’exploitation, et cela, encore une fois dans l’optique de présenter une meilleure rentabilité.

Les dirigeants d’Enron avaient en effet les bras très longs puisque suite à des activités de lobbying et des pressions politiques persistantes et cela contre toute attente, Enron a réussi finalement à faire déréglementer l’énergie en Californie de sorte que les tarifs ne seraient plus fonction de règlements, mais les tarifs seraient plutôt fonction des variations d’un marché libre. Marché libre auquel Enron y apporta une importante influence. Il s’agissait en fait de