Enfants en danger
Texte à étudier : « Enfants en danger »
Historiquement, la reconnaissance de la maltraitance à l’enfant apparaît tard dans la littérature. Alors que dans l’Antiquité gréco-romaine le père a droit de vie et de mort sur les enfants et que, au Moyen-âge, l’enfant reste conçu comme un être totalement modelé par son éducation, ce n’est qu’à la fin du XIX ème siècle que ses droits sont envisagés. C’est en 1860 qu’un professeur de médecine légale fait, à Paris, la première description clinique d’enfants battus, mais il faut attendre 1887 pour qu’une loi interdise les châtiments corporels des écoliers et 1889 pour qu’une protection des enfants maltraités soit établie. L’Etat crée ensuite un certain nombre d’institutions et de fonctions professionnelles qui ont pour mission de protéger l’enfant (1912 : juges spéciaux pour mineurs ; 1943 : Aide sociale à l’enfance = ASE ; 1945 : Protection maternelle et infantile = PMI).
Plus tard, la loi du 10 juillet 1989, relative à la prévention des mauvais traitements à l’égard de mineurs et à la protection de l’enfance, rend les auteurs de sévices pénalement punissables, en même temps qu’une Convention internationale sur les droits de l’enfant est rédigée par les Nations unis. Celle-ci souligne la nécessité d’assurer la protection physique et morale de l’enfant.
Cette prise de conscience finalement récente de la réalité de l’existence d’une atteinte à l’intégrité morale ou physique de l’enfant met un terme à l’idée reçue selon laquelle la relation entre un enfant et les adultes les plus proches de lui serait systématiquement facile voire idéale.
Mais les résistances du passé à cette prise de conscience laissent encore leurs traces, dont les médias relatent désormais quasi quotidiennement l’existence (procès pour anciennes affaires de pédophilie, révélations tardives d’affaires familiales sordides…), se laissant parfois aller à une information parcellaire mâtinée de sensationnel.