Encyclopédie de la grande guerre
Les tranchées – Stéphane Audoin-Rouzeau
On associe immédiatement Grande Guerre et Guerre des Tranchées, alors que celles ci ne sont pas une invention de 1914 (ex de la bataille de Moukden février-mars 1905, guerre russo-japonaise) mais la Grande Guerre leur apporte une extension spatiale et un degré de sophistication sans précédent. Elle renouvelle en profondeur les modes d’affrontement.
A l’origine, « trous de renard » spontanément creusés par les fantassins au lendemain de la bataille de la Marne (septembre 1914) qui sont progressivement reliés entre eux. Les fantassins allemands semblent avoir donné l’exemple (après G, Alliés leur reprocheront d’avoir dégradé les modalités traditionnelles d’affrontement supériorité de la défense sur l’attaque).
Composition des tranchées : belligérants séparés par une zone de danger extrême, le no man’s land (entre qques centaines et qques dizaines de mètres). La vue de la tranchée est barrée par un réseau de barbelés. Les tranchées elles mêmes : série de lignes de défense successive, plus ou moins parallèles (jamais rectilignes : éviter les tirs en enfilades et limiter la portée des éclats). Première position : organisée pour le combat (parapet de sacs de terre, créneaux, banquette de tirs. Elle même est précédée de petits postes d’observation réservés aux guetteurs.
Derrière : tranchées de soutien forment la deuxième ligne (en contre-pente : évite observation et tirs adverses). Ancien combattant en 1920 Paul Cazin : « Il y a l’arrière de l’arrière, l’avant de l’arrière, l’arrière de l’avant, l’avant ».
Dans les montagnes, extrême difficulté à creuser des tranchées exposées au froid, à la neige. Dans les plaines, état des lignes exige emploi massif de matériels pour lutter contre les intempéries.
Organisation de la tranchée : boisage contre les parois et au plafond : mais les construction ne résistent pas aux bombardements ou aux intempéries. Dès hiver 1914-15, nouvelle pathologie :