Encadrer un metier impossible
Accompagnement des familles, projet de soins, projet de vie, limites institutionnelles
L’ACCOMPAGNEMENT DES FAMILLES
L’entrée en institution est le moment d’un premier deuil pour la famille qui doit se résoudre à la disparition de son proche tel qu’il était avant sa maladie. L’impression d’abandon et de fuite face à ses responsabilités est très courante chez les proches. Les enfants se sentent coupables de se décharger ainsi de leur parent qui s’est occupé d’eux pendant leur jeunesse et leur a permis de devenir les adultes qu’ils sont aujourd’hui.
Aussi, il est nécessaire, de connaître le mode de relation qui pré-existait entre la personne âgée et sa famille, « cela afin de comprendre l’implication ou le désengagement de celle-ci, ce qui caractérise largement le rôle qu’on entend lui voir attribuer (…). Avant de promouvoir la famille comme acteur, il est nécessaire de prendre certaines précautions : informer la famille de sa place dans l’établissement, connaître le réseau familial et les échanges relationnels existants, (…) elle n’en reste pas moins un lien affectif nécessaire au résident : en ce sens au moins, elle doit être privilégiée ».
Les familles qui étaient « soumises » il y a encore 20 ans, au pouvoir des soignants, adoptent aujourd’hui un autre comportement. Elles sont soucieuses d’un niveau de qualité élevé (chambre individuelle, repas copieux et variés, qualité des soins) et n’acceptent pas que leur parent puisse, par exemple, refuser de manger.
La moindre fragilité entraîne une réaction de protection ou même parfois de surprotection. Ceci s’explique par la culpabilité de la famille de n’avoir pas assumé un devoir d’assistance envers son proche et de l’avoir confié à des étrangers (l’institution).
Les intérêts des professionnels ne coïncident pas toujours avec ceux des proches de la personne âgée. Les soignants sont formés à soigner. Ils ont donc une approche médicale du sujet âgé qui est