En quel sens la société dénature-t-elle l'homme ?
"Société"
désigne l'ensemble des personnes qui composent le tout de la société humaine, l'ensemble des citoyens d'un Etat. Devant des problèmes tels que celui de la violence, nous avons tendance à rejeter la responsabilité sur la société, ou bien à en reporter le poids sur l'homme. Il ne s'agit pas ici de la société animale qui n'est composé que d'individus, et non de personnes. Le lien des individus dans une fourmillière est celui d'une contrainte naturelle quasi totalitaire. Ici, nulle liberté et nulle responsabilité, aucune considération d'une dignité suprême de l'individu qui est au contaire allègrement sacrifiée au profit du corps social. Dans une société humaine le lien entre les membres est celui du droit qui est fondé sur le respect de la personne humaine et de sa liberté. La loi, dans le droit, ne peut-être comparée à une contrainte stricte comme celle de la loi naturelle qui régit les rapports entre les fourmis. En temps que personne et citoyen, je suis auteur de la loi, je m'y soumets car elle est égale pour tous et elle protège et permet ma liberté individuelle. A la limite, je ne suis donc pleinement humain que dans une société qui n'est pas régit par des rapports naturels de force et de contrainte, mais des rapport d'égalité, de droit, de liberté. D'où l'ambiguïté du statut de la marginalité. N'y at-il pas contradiction quand on refuse la structure sociale, tout en vivant à ses crochets ? Est-ce possible ? Ceux-là qui, dans les années soixantes dix, ont tablé sur le retour à la Nature, et rejeté la société de consommation, ont évidemment tenté d'édifier une autre forme de société dite "communautaire". Ils ne sont pas partis nus brouter de l'herbe dans des champs en haute montagne, sans logis et sans foyer, comme des enfants sauvages. Une société, pour garder son sens et sa valeur est toujours une société faite pour l'homme et par l'homme et non par la nature. Mais on peut certes discuter de la valeur des normes qui régissent