En prison : "chanter son mal pour l'enchanter"
Ce corpus, composé de quatre documents, aborde le thème de l'incarcération en prison. Ce sont des poèmes qui ont été écrits à différents siècles de littérature. Malgré leur décalage dans le temps, ces textes présentent de nombreux points communs.
Quels sont les principales similarités entre ces poèmes ? Pour répondre à cette question, on étudiera tout d'abord l'utilisation de deux genres pour rendre compte de l'enfermement, puis leurs sentiments éprouvés, ensuite le rappel intérieur / extérieur de la prison, et enfin la conception de la poésie.
En premier, on remarque que ces quatre poèmes sont des autobiographies, puisque le sujet est souvent à la 1ère personne. Leurs auteurs racontent leur expérience difficile vécue en prison ou en exil. Les principaux sentiments abordés sont la souffrance et l'enfermement. On peut aussi voir qu'ils sont exprimés sous forme de poésie, et la structure de ces poèmes ainsi que les vers accentuent cet effet d'enfermement et de privation de liberté. En effet, dans "Sonnet XII", Joachim Du Bellay vit son exil comme un emprisonnement. La mise en page du poème est composée de vers réguliers (ici des alexandrins) tout comme "Il y a des mois que j'écoute" d'Albertine Sarrazin (ici des octosyllabes), ce qui forme des ensembles fixes et serrés. Dans "Le mie prigioni" d'Alfred de Musset, il y a une alternance des rimes (octosyllabes et tétrasyllabes). Quant à "A la santé" de Guillaume Apollinaire, le poème est divisé en 6 strophes. Cependant, à la différence du premier, les trois derniers poètes cités ont été emprisonnés au sens propre. Grâce à l'utilisation et la puissance évocatrice du genre de la poésie, ils ont pu exprimer leur souffrance. En second, leurs sentiments éprouvés présentent des similarités. En effet, on peut observer un ennui lié au temps que les poètes accentuent par différents moyens: J. du Bellay utilise l'anaphore "ainsi" répétée 6