Emprunt
L’idée se situe dans la droite ligne de ses récentes frondes envers les marchés. Jeudi, sur le plateau du Grand Journal de Canal +, François Hollande a dit "réfléchir" à la possibilité de lancer des grands emprunts d’État. "Moi, j'ai l'idée que l'épargne des Français, qui est à un niveau très élevé - 17% de nos revenus sont épargnés (*) - puisse être mobilisée pour l'industrie, pour le logement et aussi pour la dette", a-t-il lancé. Son équation est simple : "Plus on empruntera auprès des Français, moins on empruntera auprès des marchés." A ses yeux, il s’agit d’une manière d’être moins dépendant du "monde de la finance", dont il a fait "son véritable adversaire" lors de son grand meeting du Bourget.
Comment fonctionnent les emprunts d’État?
Pour financer ses déficits, l’État emprunte tous les mois auprès d’investisseurs professionnels, tels des banques ou des fonds de pensions. Pour ce faire, l’Agence France Trésor (l’AFT, qui gère la dette comme la trésorerie de l’État), émet des obligations sur le marché pour une durée de deux à trente ans. Le principe d’un "grand emprunt" permet aux particuliers d’investir également dans ces produits. Concrètement, l’AFT passe alors par l’intermédiaire des banques, qui se chargeront de proposer ces titres de dette à leurs clients.
Quels sont les avantages pour les particuliers?
Pour le particulier, les titres de la dette française apparaissent globalement sûrs, puisque le risque d’une faillite de la France demeure faible. Et ce, malgré la perte de son triple A en janvier dernier. Mais pour que ce placement suscite un véritable engouement, il faudra bien évidemment que le taux proposé soit intéressant, a minima supérieur à celui du Livret A, qui s’élève à actuellement à 2,25%. Ce fut notamment le cas de l’"emprunt Balladur" de 1993. Alors Premier ministre, Édouard Balladur souhaitait collecter 40 milliards de francs pour soutenir les travaux publics et l’emploi. Grâce à un taux très attractif