Pour Joseph Ledoux & Muller (1997), chaque émotion correspond a une unité cérébrale fonctionnelle distincte, résultat d’une longue sélection au cours de l’évolution. À l’heure actuelle, les neuroanatomistes s’accordent pour reconnaître l’absence de « centres » uniques des émotions comme d’ailleurs de la raison, de la motricité, de la vision ou du langage. Il existe des « systèmes composés » de plusieurs unités cérébrales reliées. Ces diverses unités cérébrales, selon la place qu’elles occupent dans un système donné, fournissent différentes contributions au fonctionnement de ce dernier, et ne sont donc pas interchangeables. Deux émotions simples – la peur et le plaisir – ont fait l‘objet de nombreuses études car elles sont partagées à la fois par l’homme et de nombreuses espèces animales. Plusieurs circuits ont pu être tracés. Si le concept de l’unité fonctionnelle de l’émotion s’est imposé, certaines structures telles que l’amygdale et l’accumbens semblent incontournables et sous le contrôle du tiers antérieur du manteau cortical, le cortex préfrontal.
3.1 L’amygdale et le circuit de la peur
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Joseph LeDoux a découvert les principales composantes du circuit d’une émotion particulière – la peur – et a démontré le rôle majeur joué par l’amygdale, structure en forme d’amande située dans la partie antérieure du lobe temporal (1997). Tous les cortex sensoriels ont des connexions avec l’amygdale et celle-ci a des connexions directes avec les différentes régions de cerveau assurant l’expression de la peur. Il existe deux importants circuits de la peur : un circuit court qui passe directement du thalamus à l’amygdale et un circuit long qui interpose le cortex entre le thalamus et l’amygdale. L’analyse fine par le cortex du stimulus déclencheur de la peur qu’il soit visuel ou auditif, va maintenir ou freiner l’action de l’amygdale sur les différentes structures responsables de l’expression corporelle de la peur telle que l’accélération du pouls, la pâleur, la sudation et