Emil zola une page d'amour
A leur fenêtre, Hélène et Jeanne voient passer les saisons sur les toits de Paris, les passants déambuler, la ville les émerveille par sa beauté et son animation ou les horrifie par ce qu’elles devinent de ses monstruosités sans que jamais elles ne s’autorisent à la découvrir réellement, spectatrices tout à tour séduites ou indifférentes.
L’écriture est beaucoup plus apaisée que dans le tome précédent et se déverse dans une impression ouatée de grande douceur. Le propos, pourtant, est fidèle à la façon habituelle de Zola : c’est le drame. Jeanne est insupportable, geignante, capricieuse, jalouse et possessive, Hélène est faible et sans substance, son Henri est mou et hypocrite, Rosalie (la bonne) est responsable au fond de la mort de Jeanne (je t’en ficherais de roucouler dans la cuisine en laissant une petite de 12 ans malade de 15 h à 19 h seule dans sa chambre sous prétexte qu’elle ne fait pas de bruit ?!), son amoureux crétin comme pas deux, Juliette écervelée et aveugle, j’en passe, tout aboutit au malheur et on s’y dirige en faisant feu de tout bois.
On y croit, pourtant, on se prend à compatir très sincèrement à l’inextricabilité des sentiments, on comprend « la faute », on souffre avec tous ces personnages, on entend tout au fond de notre propre coeur frémir ces moments où tout peut basculer...
En étude de l’édition Pléiade, parmi d’autres éléments plus passionnants les uns que les autres, la lettre que Flaubert écrivit à Zola à propos de ce roman, et qui contient, je trouve, tous ces