Eluard
1-Le principe du rêve éveillé
2-La quète de l'amour absolu
3-La quète de la transparence
Pour Eluard, le poète "aimant l'amour" n'est pas tant amoureux d'une femme que de l'amour lui-même. "La dame de carreau" a été composé en 1926, à contre-pied des idées des surréalistes avec le chef de file André Breton, envoûtés par les récits de rêves, les superpositions d'images arbitraires, associant des réalités les plus imprévues. La poésie surréaliste se limite le plus souvent à la production des plus belles images correspondant au monde onirique, le monde du rêve le plus souvent inaccessible.
1 Le principe du rêve éveillé
Sous leurs apparences fantaisistes, les rêves sont en fait des projecteurs braqués sur notre personnalité profonde, nos comportements, nos désirs inconscients. Le rêve éveillé permet de décrypter nos différents besoins. Eluard rêve en restant éveillé toujours du même sujet "une vierge", étymologiquement une femme qui n'a jamais eu de rapports sexuels entendu ici par une femme pure, qui n'a jamais connu de liaison amoureuse. Cet amour, il le cherche depuis sa plus tendre enfance "Tout jeune, j'ai ouvert les bras à la pureté". Cet amour prend la forme d'un battement d'ailes, d'un battement de cœur. Dans la poésie surréaliste, on trouve toujours des superpositions d'images sans liens entre elles, dictées seulement par la pensée non contrôlée par la raison ou la morale. Dans ce poème il n'y a pas une ou plusieurs images mais nous avons affaire à un raisonnement logique, une démonstration. On retrouve à peine le goût surréaliste pour les formules toutes faites ou provocantes comme "le ciel de mon éternité", "Toutes les vierges sont différentes. Je rêve toujours d'une vierge" et un goût pour les sciences occultes, ici la cartomancie avec "Les cartes ont dit que je la rencontrerai dans la vie, mais sans la reconnaître »". Eluard ne vit que sur le mode de l'expansion sentimentale, il aime donc il est, il est à l'école, il court aux