Eisenstein
Eisenstein incarne à lui seul le cinéma soviétique, l'auteur des grandes épopées révolutionnaires comme La Grève, Le Cuirassé Potemkine ou Octobre. Il est le réalisateur d'oeuvres de propagande époustouflantes mais aussi de films condamnés par le pouvoir bolchévique. Il est l'auteur de huit courts-métrages, et fut à la fois un artiste engagé au service de l'idéologie communiste, et l'un des plus grands théoriciens du cinéma.
Il devient célèbre avec son premier long-métrage, La Grève en 1924 : l'histoire se déroule dans la Russie d'avant 1917. Le suicide d'un ouvrier injustement accusé du vol d'un instrument déclenche une grève. Avec l'arrestation des meneurs, le mouvement se durcit et les ouvriers, descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement sont massacrés par les troupes tsaristes.
La Grève est accueillie avec enthousiasme. Il est qualifié par le Kino Gazeta, un journal bolchévique, comme « un événement énorme […] par sa signification idéologique et par ses qualités formelles ».
Ce succès inaugure la première période de Eisenstein, c'est-à-dire quatre films muets, tous consacrés à la glorification de l'idéal soviétique. Il évoque les révolutions de 1905 (dans Le Cuirassé Potemkine) et de 1917 (dans Octobre). Prié de donner une représentation des évènements conforme à l'idéologie officielle, le réalisateur signe des oeuvres irréprochables. Cependant, la version finale de chaque long-métrage dépend du Parti : dans Octobre, qui était près pour la fin de 1927, en plein dans l'évènement de la défaite de Trotsky face à Staline, les scènes dans lesquelles le fondateur de l'Armée rouge apparaissait à son avantage ont été coupé. Ces modifications ont été décidées personnellement par Staline.
Cependant, Eisenstein est le précurseur de « la fresque révolutionnaire », un des principaux genre du cinéma soviétique. Ainsi, Potemkine et Octobre ont été plus considérés comme des document d'histoire que