La Cathédrale du Nebbio située à Saint-Florent a été le siège du diocèse de Nebbio jusqu'en 1789, date de sa suppression et de son rattachement au diocèse d'Ajaccio. On ne connaît pas la date exacte de sa construction, mais on sait que plusieurs documents, étudiés par Geneviève Moracchini, mentionnent déjà son existence en 1138 et 1145, elle est donc à peu près contemporaine de la Canonica de Mariana, avec laquelle la ressemblance est importante, surtout dans la disposition intérieure à 3 nefs, peu répandue en Corse. Un gros clocher de plan carré abattu à la fin du XIXe siècle lors de la restauration de l’église. Il avait surement été édifié au début du XVIe siècle à l’instigation de Mgr Giustiniani, le savant évêque du Nebbio, qui procéda à des réparations puisque l’église avait été abandonnée une première fois vers le XIIIe ou le XIVe siècle à cause de l’insécurité et de la malaria. En ces temps d’indifférence pour les églises romanes, l’évêque professait. A la fin du siècle, au plus fort de la terreur barbaresque, le site était à nouveau abandonné : un acte de 1576 mentionne une cathédrale sans toit. En 1611, on procéda à la construction d’un nouveau palais épiscopal, bientôt détruit puis reconstruit en 1714. C’est en 1748 que la cathédrale et la résidence épiscopale étaient occupées par les troupes génoises, en lutte contre les révolutionnaires corses. En 1801, l’évêché de Nebbio fut fondu comme tous les autres dans celui d’Ajaccio ; l’église attira l’attention de Mérimée, qui la décrivit en 1839. Elle fit partie de la première vague des édifices corses classés Monument historique, en 1875, et fut restaurée à ce moment-là.
La façade occidentale est l’une des plus réussies de l’architecture romane corse : plus élaborée que celle de la cathédrale de Mariana, dont elle s’inspire, elle a plus de relief avec sa décoration sculptée, et aussi une projection de la nef centrale, plus élevée que les collatéraux. A l’intérieur, les similitudes avec la cathédrale de