Eglise et sexualité au moyen age.
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Au début du XIe siècle, l’évêque Thietmar de Mersebourg se fait l’écho de certaines croyances. Un homme nommé Uffo, citoyen de Magdebourg, poussé par une ivresse excessive, força son épouse Gelsua à lui céder pendant la solennité des Saints Innocents. Le temps venu, elle accoucha d’un enfant qui avait les doigts de pieds retournés. Elle fut frappée de frayeur et fit constater le miracle à son mari appelé aussitôt, convaincue d’une manifestation de la colère divine. Cette anecdote tirée d’un ouvrage de l’historien médiéviste Jean Verdon, intitulé L’amour au Moyen Age: la chair, le sexe et le sentiment, met en évidence les superstitions liées aux préceptes et interdictions prônés par l’Eglise. Elle admet les rapports sexuels entre époux, mais cependant le mariage n’empêche pas de pécher en ce domaine. Ceux qui contrevenaient à ces règles établies, croit-on, s’exposaient à des châtiments terribles, à commencer par la naissance d’enfants handicapés. Les couples n’observaient sûrement pas toutes ces interdictions, cet exemple le prouve d’ailleurs, bien qu’il ne s’agisse pas seulement de purs conseils; en effet, des sanctions sont édictées en cas de déviance. La situation d’Uffo illustre également la violence qui semble régir les relations hommes femmes dans l’Occident médiéval. On y voit une femme forcée à céder à son mari, ivre. On prête souvent au sexe médiéval nombre de préjugés fantasques liés aux productions modernes. Entre «une lubricité effrénée» et «l’ascèse exigée par une Eglise castratrice», selon les propres mots de l’historien Bernard Ribémont, il est sans doute nécessaire d’opérer une mise au point sur l’amour et ses pratiques, mais également sur le poids de l’Eglise dans la société médiévale et son implication dans le domaine de l’intime. Au Moyen Age, la religion tient une place essentielle dans la vie des Hommes. L’Église n’accepte la sexualité que dans le cadre du mariage et dans le seul but de procréer de nouveaux chrétiens. L’Eglise soumet