Edito: vers une génération d'hommes sans coeur
Il y a peu, un duo de médecin américain a réussi à garder en vie pendant un peu plus d’un mois un homme dont le cœur ne pouvait plus battre.
En Mars 2011, Craig A. Lewis, un habitant de Houston, Texas, est atteint d’une maladie rare qui détériore son cœur. Les deux médecins, Bud Frazier et Billy Cohn ont alors eut l’idée de remplacer cet organe vital défectueux par un système composé de deux pompes, destinées à remplacer chaque ventricule du cœur. L’utilisation première de ces pompes est, normalement, d’assister le cœur lorsque celui-ci, trop fatigué, peine à se contracter. Le couplage de deux pompes n’avait jamais était réalisé, encore moins pour remplacer complètement un cœur.
Craig A. Lewis a donc pu rester 5 semaines de plus en vie, sans battements de cœur ni pouls. Il est mort ensuite d’une maladie sous-jacente.
Ce bond en avant scientifique m’a d’abord rempli d’espoir : nous pourrons donc vivre éternellement, en remplaçant petit à petit chacun de nos organes défectueux.
Ensuite, c’est une véritable remise en question de notre rapport au cœur qui m’a traversé l’esprit.
Dans la philosophie, la musique, l’art ou la poésie, le cœur est depuis toujours l’organe de l’amour et des sentiments, celui qui se brise lors d’une déception amoureuse ou qui s’emballe à la vue d’une belle créature.
Certes nous savons depuis longtemps que le cerveau est le véritable responsable de ces changements de rythmes et que le cœur n’est pas plus le lieu de décisions amoureuses que l’estomac ou les poumons. Cependant, il reste dans l’imaginaire un organe à part et il nous paraît inconcevable de vivre sans.
Le côté sentimental passé, c’est encore une autre interrogation qui s’est agité dans mon cerveau.
Comment réagissent ces machines lorsque nous sommes confrontés à des sentiments forts comme la peur, l’excitation ou une simple montée d’adrénaline ?
L’article nous dit que la machine ne reproduit pas les battements comme