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En 1668, il publie un premier recueil de 124 Fables, en VI livres, qui obtient immédiatement un succès considérable. Ce recueil s'inspire du genre antique de l'apologue, qui vise à instruire le public en le distrayant.
La fable intitulée "Le Savetier et le Financier" (inspirée notamment du poète latin Horace) appartient au deuxième recueil (qui comprend les livres VII à XI), édité en 1678-1679. Ce deuxième recueil se caractérise par une plus grande diversité dans l'inspiration, un travail plus complexe de la forme, une place plus grande accordée à la confidence personnelle du poète.
Cette fable, constituée d'une seule longue strophe de 49 vers, relate les mésaventures d'un joyeux savetier auquel la possession d'argent enlève soudain toute sa sérénité.
Notre lecture analytique étudiera comment La Fontaine, à travers ce personnage, propose sa conception du bonheur (...)
Sommaire:
Introduction
I) La Fontaine construit un portrait élogieux du Savetier, qu'il met en évidence par un contraste avec le Financier
II) Le fabuliste les met en scène dans une comédie savoureuse
III) Mais la fable constitue un apologue qui offre, au-delà du récit une leçon sur le bonheur
Lecture de la fable
1 Un Savetier chantait du matin jusqu’au soir ;
C’était merveilles de le voir,
Merveilles de l’ouïr ; il faisait des passages,
Plus content qu’aucun des sept sages.
5 Son voisin, au contraire, étant tout cousu d’or,
hantait peu, dormait moins encor ;
C’était un homme de finance.
Si sur le point du jour parfois il sommeillait,
Le Savetier alors en chantant l’éveillait,
10 Et le Financier se plaignait,
Que les soins de la Providence
N’eussent pas au marché fait vendre le dormir,
Comme le manger et le boire.
En son hôtel il fait venir
15 Le chanteur, et lui dit : Or çà, sire Grégoire,
Que gagnez-vous par an ? — Par an ? Ma foi, Monsieur,
Dit