Ecriture d'invention type Monologue de Figaro
IBRAHIM seul, déambulant dans sa maison, dit du ton le plus sombre :
Ah, chérie !... Quelle désillusion ! Tu me semblais si différente ... Tu me disais que tu l'étais, mais la parole d'une femme est-elle fausse ? Ou plutôt, celle de cette société ? L'hypocrisie est partout, on te sourit par devant et t'assassine par derrière. Tout allait bien lorsque notre relation était caché. Que personne ne savait. Jusqu'au jour où j'ai rencontré tes parents ! (Il s'arrête devant son frigidaire.) M’interdire de te voir ?! A cause de ma couleur de peau ? D'une simple différence physique ? C'est impensable. (Il prend une bière, l'ouvre, boit une gorgé et continue sa marche.) On est au vingt-et-unième siècle et tu oses les écouter ! Notre relation est supérieur à de simples pensées. Cependant, tu n'as pas l'air d'y croire. Qu'ils t'obligent à me quitter à cause de ça pouvait être la seule chose qui me fasse autant mal. Qu'ils soient tout pour toi, je peux le comprendre, mais ne me quittes pas ! Pourquoi ne me l'as tu pas dit plus tôt ? Je ne serais pas tomber d'aussi haut, et aussi brutalement. (Il boit de nouveau puis reprend.) Que le racisme existe encore me désole, j’en ais tellement souffert durant ma vie. Il est encore plus présent à la campagne. Même si personne ne le dit de vive voix, c'est ancré dans les esprits. Il vient des générations précédentes, ainsi que des médias. Et malheureusement, c'est ici que je me suis retrouvé. (Il s'assied sur un tabouret devant le bar de la cuisine en pausant sa bière sur le comptoir.) Enfant Colombien adopté en bas âge par un couple français, j'ai été retiré de ma famille, de mon pays, de mes origines et des mes racines. Mes nouveaux parents voulaient le meilleur pour moi et ils ont même gardé le prénom qui m'avait été donné. Ce qui ne m'arrangera guère par la suite. J'étais leur seul enfant, l'unique. L'école du village ne comptait qu'un seul enfant noir : moi. Bien que je ne sois pas si noir que ça,