Ecriture d'invention sur "Le rappoert de Brodeck"
C’est en ce dernier soir que je puisse me permettre de relater ce qui m’est arrivé. Du peu de courage qui me reste suite à cet assaut, à ce traumatisme, ainsi qu’à ces images venant me hanter à chaque fois que je souhaite passera autre chose. Mon onguent à cette blessure est cet air doux qui me rappelle ma rencontre et mon premier baiser avec Brodeck. Je n’ai pas commis d’adultère ; mais je fus souillée par ces bêtes qui m’arrachèrent mon mari, puis, ma dignité.
En ce soir d’hiver, je me réchauffais auprès de la cheminée, tout en brodant une tapisserie pour la femme du maire. Puis un sommeil léger m’envahit… Je voyais, devant moi, Brodeck, mon Brodeck, de retour des crocs de la mort… venant vers moi, m’embrassant, et me prenant dans ses bras. Subitement, j’entendis des bruits étranges, des cris de jeunes filles violentées ; traînées dans le froid dans la glace, comme du gibier prêt à être manipulé, malaxé, et haché. Prise d’effroi, j’ouvris la porte, et en effet je voyais le terrible jeu se jouer devant moi. « Geh nach Hause! besetzten Sie für Ihr Unternehmen » - « rentre chez toi ! Occupe –toi de tes affaires »- me lançaient ces bestioles tout en trainant ces jeunes filles par leurs cheveux ; les tresses défaites, les boucles cassées. Leur innocence allait être violée telle que leur virginité allait l’être. Leur vie était en jeu ; ainsi que leur honneur en tant que jeunes filles. Je devais leur venir en aide, Fédorine était trop faible et notre voisin trop ivre. Je pris le bâton de serpillère comme arme contre ces « Militär » qui n’avaient sur eux leur uniforme militaire uniquement pour couvrir la honteuse face de ces lâches. Mais leur pantalons étaient mieux armés que mes bras.
J’avais beau taper sur ces bestioles, mais mon bâton se brisa au