Ecriture d'invention
Il devait être dix-huit heures, il faisait beau, le soleil couchant d’un rouge feu se mariait avec le ciel moutonneux rose pâle. Jeanne observait toute cette beauté tandis qu’Augustine buvait le thé en repensant à l’allée de petite mère qui avait servi de chemin de promenade, que lui avait décrit sa grand-mère. Elles rêvassèrent, se rappelèrent tant de souvenirs de leur enfance, qu’elles n’entendirent l’arrivée inattendue de Paul. Il troubla leurs pensées et elles sursautèrent. * C’est ainsi que vous m’accueillez ? En poussant un cri, comme si toute notre demeure s’effondrait ! * Père, vous n’avez point besoin de nous réprimander de telle sorte, reprit Augustine. * Ma fille, je suis maître de mes propos et je m’adresse à vous comme il me plaira ! Je ne te conseille pas de te comporter de cette façon avec ton futur époux ! A ce propos, j’ai trouvé un gendre idéal pour toi, riche, beau, bien bâti, un garçon de bonne famille.
Jeanne s’empressa de lui répondre : * Paul, je vais te raconter quelque chose, quand je n’étais encore qu’une enfant, j’ai été envoyée dans un couvent où j’ai été éduquée. Dans ces lieux, on ne se prépare pas à la vraie vie, seules des idées qui en réalité sont fausses te sont inculquées. Par la suite j’ai épousé Julien, ton père, que je n’ai commencé à aimer qu’à la fin de notre lune de miel. Avant, il me répugnait. Le temps a passé et nous étions de moins en moins proches, ton père m’était infidèle. J’ai surmonté tant bien que mal toutes ces épreuves, puis tu es né, Tu as accaparé mon temps, mon amour, ma vie. Paul, me le reprocha bien vite et devint jaloux de toi. L’indifférence entre lui et moi s’accrût de jour en jour.
Toutes ces souffrances, ces peines par la faute de mon époux qui ne m’était, en réalité, pas destiné. Ce mariage m’a été imposé. Promettre ta fille à un homme qu’elle ne connait point et pour qui elle n’a de sentiments c’est la promettre à une vie triste et malheureuse.