Ecrit d'invention : Une tête bien faîte/bien pleine
(Sous forme d’essai/une étude)
Clemenceau, opposant deux grands hommes politiques avec lesquels il avait collaboré, dit un jour : « Poincaré sait tout, mais il ne comprend rien ; Briand, lui, ne sait rien, mais il comprend tout. » Il définissait donc le premier comme ayant la tête bien pleine et le second comme ayant la tête bien faite. En effet une tête bien pleine est remplie de savoir, tandis qu’une tête bien faite se distingue par l’intelligence qui lui permet de s’adapter facilement aux circonstances et de d’assimiler rapidement ce qu’elle ignore.
A l’époque où l’éducation avait pour but principal de préparer à la vie de société, il était naturel d’admettre que celle-ci viser principalement à obtenir des têtes bien faites. Cependant, dans la société actuelle dans laquelle nous vivons, l’éducation demande, ou plutôt exige d’avoir des connaissances multiples, et l’apprentissage « par cœur » finit par être de rigueur.
Ainsi, il est naturel de se dire que s’il est important d’avoir des connaissances approfondis du monde, l’instruction devrait se faire par une sorte d’apprentissage excessif de ces dernières. Mais nous pouvons aussi supposer que la véritable instruction demande la présence de la conscience dans la connaissance même. Comprendre ne signifierait donc pas seulement « se souvenir », cela ne voudrait pas seulement dire qu’il faut avoir un savoir d’érudit, mais qu’il faut se nourrir de ce savoir intérieurement pour faire de l’être humain un homme libre de toute pensée et de lucidité.
La tête bien faite ne suppose pas une tête vide, mais un type d'existence du savoir qui fait de l’homme un être plus apte à bien penser. Montaigne précise que « la tête bien pleine n'est pas en fait réellement opposable à la tête bien faite si elle se caractérise par la richesse d'une culture maîtrisée, bien différente d'une érudition par simple empilement de connaissances. »
Il ne s'agit en aucun