Lettre XII
Timéo à Evan

Le terme d'inégalité découle des mots latins « in », privé de, et « aequalis », juste, mais la notion d'inégalité, elle-même, règne depuis toujours. En effet, d'après sa définition exacte, antonyme d'égalité, on répand que cette expression s'applique à tout ce qui nous entoure, toutes les différences observables. Mais au sein de notre société, fait surtout l'objet d'abondants débats, l'idée d'inégalité entre les hommes. D'une part, on l'estime nécessaire, et seule solution contre l'uniformité. Mais d'une autre, on lutte constamment afin de la réduire: effectivement en 1789, nos aïeuls proclament une déclaration qui affirme « les hommes naissent libres et égaux en droit », vers la fin du XIXe siècle, leur descendance définit « liberté, égalité, fraternité » comme devise de la France. Des principes brillants, aux ambitions magnifiques.
A travers les époques, l'inégalité se réduit mais rien n'y fait, elle persiste et fonde la hiérarchie. L'exemple le plus flagrant reste celui de notre ancien régime marqué comme de nombreuses nations par trois ordres distincts; la noblesse, le clergé et le tiers état. Pourtant, dans les faits, la société actuelle n'est que la continuité de ce système, une évolution superficielle, un château de cartes plus élaboré. Un courant d'air, suffit pour que tout s'écroule, suffit à tout détruire. On persiste, on recommence, on change alors les personnages, mais la structure reste toujours identique. Certains, se retrouvent aux sommet, d'autre en masse, à la base, luttent jour après jours pour survivre. Il s'agit là de l'inégalité des chances.
Plus concrètement, illustrons nos propos, avec tout d'abord, puisque notre civilisation est des plus généreuse, les inégalités dites économiques. Comment expliquer que certains, jouissent de postes élogieux, alors que d'autres, ne profitent pas même d'un emploi, et donc d'un revenu? Comment expliquer que certains aient accès à l'éducation, à la santé, à la sécurité, au