Je n’en reviens toujours pas, de son attitude envers sa propre mère, c’est indigne ! Il est arrivé dans un état… que l’on ne peut même pas s’imaginer. Quand il me regardait, on aurait dit un animal sauvage qui guettait sa proie. J’ai tout de suite pris peur de son regard révoltant. Il a poussé la porte d’entrée si violement que la cliche en a fait un léger trou dans le mur. Il criait, hurlait, baragouinant ainsi des mots injurieux que je n’oserai répéter. Je lui ai demandé de se calmer, et l’invitai à s’asseoir dans ce fauteuil en cuir marron, troué, et même déchiré par l’usure. Ce fauteuil que j’aurais voulu mettre dehors depuis bien des années mais c’est peut être le seul objet qui reste de son défunt père. C’est avec beaucoup de mal que je l’ai convaincu d’arrêter de gesticuler. Pour le calmer, je lui ai préparé un café. Mon café était le meilleur, disait-il. Un de ces cafés qui vient des pays orientaux, avec beaucoup d’arômes. Doucement, il commença à se calmer, il ne parlait point, restait dans son fauteuil à fixer ce renard empaillé, posé au dessus de la cheminé. Ses mains arrêtèrent de trembler, et son visage repris sa couleur d’origine. Il me demanda poliment de lui resservir un café, en me tendant le bol, ce que je fis rapidement. En revenant dans le salon, mon fils s’était levé pour regarder par la fenêtre, il neigeait. Il me parla très peu, puis j’en ai eu marre d’attendre, je savais que quelque chose n’allait pas, il était très anxieux, alors je lui ai demandé. Il m’a regardé fixement mais son regard était vide. Il allait crier, mais se reprit prestement. « Mère » me dit-il doucement. « Quelqu’un cherche à se débarrasser de moi !» Je me suis d’abord demandé s’il était sérieux, mais il y avait peu de risque de croire le contraire. J’ai donc était prise de panique, qui pourrait en vouloir à mon fils ? Il a toujours était de bonne volonté avec les autres, toujours prêt à rendre service. Il bafouillait ses explications à toute allure tandis que je