L’envolée continue des cours du pétrole met en lumière l’imminence de la disparition de cette ressource, l’émergence économique de pays tels que l’Inde et la Chine étant synonyme d’une explosion de la demande, démesurément élevée par rapport aux stocks de pétrole disponibles. Cette tension sur le marché pétrolier n’est que l’un des signes, nombreux, de l’insoutenabilité de la croissance, c’est-à-dire la hausse continue de la production, sur le long terme. Aussi, et depuis maintenant deux décennies, la nécessité absolue d’une redéfinition de la façon de produire se fait entendre. C’est ainsi que la notion de développement durable prend peu à peu de l’importance. Cette notion, qui prône « la satisfaction des besoins de la génération actuelle sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs », semble donc remettre en question les fondements mêmes de la croissance actuelle. Mais est-ce le cas ? Dans quelle mesure la recherche du développement durable remet-elle réellement en question la croissance ? L’analyse montrera que si la recherche de développement durable va à l’encontre du modèle de croissance actuel, cette notion ne s’oppose pas fondamentalement à la poursuite de la croissance.
Plan détaillé
I. La recherche du développement durable remet en question le modèle de croissance actuel…
A. La croissance, telle qu’elle est aujourd’hui…
a) La croissance repose sur la consommation des ressources (croissance extensive).
- Consommation du facteur travail.
- Consommation du facteur capital, et notamment la terre, l’espace (taille des unités de production, échanges commerciaux nombreux).
Idée de production et de consommation de masse qui oblige aussi à conquérir de plus en plus de consommateurs, et donc qui multiplie les frais de transport, et la pollution que ces transports induisent.
b) La croissance repose sur l’usage intensif des facteurs de production (croissance intensive).
- Nécessité d’obtenir des gains de productivité