Economie
Mondialisation
Géoéconomie, par Jean-Pierre Patat
Préserver le concept de banque universelle
Revenir à la séparation stricte entre banques de dépôts (les bonnes !) et banques d’affaires (les mauvaises !) est le type même de fausse bonne idée. Il y a mieux à faire.
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La récente communication du Président Obama sur ses projets de réformes du système bancaire, a fait forte impression.Tout cela est encore flou, mais on décèle bien l’intention de faire maigrir les banques et, surtout, d’interdire aux banques de dépôts et de crédits les opérations de marché dites “spéculatives”. Ces déclarations sont déjà accueillies avec enthousiasme par ceux pour qui les banques sont l’incarnation du mal absolu, et dieu sait s’ils sont nombreux dans notre pays ! Que les établissements de crédits, en tout cas certains de leurs dirigeants ou cadres supérieurs, comme d’ailleurs certains patrons de grandes entreprises, ne fassent rien pour améliorer leur image est évident. Mais cela ne doit pas conduire à prôner des réformes, au mieux irréalistes, au pire néfastes. Nul doute en effet, qu’à la faveur de cet épisode, on ne remette sur le tapis l’idée de revenir à la séparation stricte entre banques de dépôts (les bonnes !) et banques d’affaires (les mauvaises !). Ce serait oublier que cette règlementation a existé dans le passé dans un contexte qui a disparu, et, de ce fait, ne pas se rendre compte que mettre fin au concept de “banque universelle” risquerait fort de provoquer un alourdissement du cout du crédit. En usage en France, alors que le marché financier végétait ce qui en limitait la portée pratique, cette séparation a été longtemps effective aux Etats-Unis, mais elle s’accompagnait de dispositifs institutionnels limitant ses incidences sur le coût du crédit, en particulier la règlementation “Q” qui plafonnait les taux d’intérêt créditeurs. Aujourd’hui, les taux de rémunérations de nos avoirs bancaires sont libres et soumis à la