Economie créative
UN TRIPLE CONSTAT
1/ En 1989, à la suite de la chute du Mur de Berlin, outre la dimension politique, beaucoup ont interprété cet événement considérable comme la victoire d’un modèle économique (celui de l’économie libérale/système capitaliste) sur un autre (celui de l’économie collectiviste/système communiste) et de considérer que l’économie libérale triomphante - et désormais en situation monopolistique - devait s’imposer sans limites sur l’ensemble des pays de la planète. Or, il est avéré que tout système en situation de monopole court à sa perte s’il n’est pas régulé par des contre-pouvoirs qui en limitent les abus et les excès. D’une certaine manière, la crise déclenchée en 2008 ferme donc une parenthèse de 20 années et marque la fin d’un modèle dérégulé qui n’a plus de points de repère jusqu’à inventer une économie virtuelle qui pensait pouvoir s’affranchir des réalités économiques et sociales. Plus que jamais, repenser les finalités (donner du sens) de ce modèle économique s’impose.
2/ Dans le même temps, la nécessité de reconstruire des points de repère s’est peu à peu imposée, cette reconstruction ayant une des conséquences néfastes (la réemergence de nationalismes) mais aussi parfois heureuses comme la signature de la Convention de l’Unesco en 2005 sur la diversité culturelle. Ce dernier acte entérine en droit que les caractéristiques culturelles d’un territoire, d’une région, d’un pays doivent s’imposer sur toute autre considération, y compris économique. Concrètement, nous voyons bien aujourd’hui que tout projet économique ne peut se mettre en œuvre que s’il tient compte des caractéristiques culturelles (au sens large) du lieu dans lequel il se déploie (exemples : erreurs en Chine). La meilleure illustration de la prééminence de l’ordre culturel sur l’ordre économique : le développement des Instituts Culturels (Goethe, Cervantès, Dante, Alliance Française, Confucius). Pour les seuls