Ecole de guerre
Cette réforme de l’enseignement militaire supérieur était rendue nécessaire par la conduite d’opérations militaires nouvelles et dans la perspective d’une université de la défense qui n’a jamais vu le jour. Elle s’inscrivait dans le cadre des enseignements tirés de la 1ère guerre du Golfe qui avaient donné lieu à une accentuation de la place de l’interarmées dans la défense. L’objectif essentiel était bien de faire ressortir cet aspect structurant pour l’avenir.
Cette étape indispensable du collège semble maintenant s’achever. Le caractère interarmées est maintenant bien ancré dans les esprits. Toutefois, le chef d’Etat-major des armées craint que cette école emblématique ne perde sa raison d’être pour devenir un simple centre de formation. Depuis 15 ans, bien loin de s’être vraiment imposé, l’acronyme "C.I.D." fait courir à l’enseignement militaire supérieur le double risque de la banalisation dans le monde universitaire et de l’anonymat dans celui des institutions de l’Etat. A ne plus affirmer clairement leur contribution originale à la sécurité de la nation, les militaires risquent de perdre de vue ce qui constitue le cœur de leur métier. Il est flagrant aujourd’hui qu’un « master » en management (certes important et nécessaire) soit plus valorisant pour un officier supérieur en scolarité que la connaissance approfondie de la planification opérationnelle. Les futurs chefs des armées doivent être imprégnés des responsabilités qui sont les leurs et de la gravité des décisions qu’ils auront à prendre dès le temps de paix. L’expression "Collège Interarmées de Défense" est porteuse d’une connotation administrative et universitaire bien loin de correspondre complètement au regard que les militaires doivent porter