Gouvernement incapable de trouver une voie vers un meilleur avenir, entreprises qui licencient, banques qui restreignent le crédit. Taux de chômage en forte hausse, inflation nulle, stagnation voire chute du PIB… A longueur de colonnes on nous distille des chiffres alarmistes prédisant que le pire est à venir. Et si on se rappelait qu’il ne s’agit finalement « que » de chiffres pour les resituer à leur juste place : celle d’indicateurs qui ne sont finalement qu’imparfaits et qui peuvent être interprétés de différentes manières. L’une des principales mesures de la croissance économique est le Produit Intérieur Brut (PIB). C’est un instrument qui se veut exhaustif et universellement utilisé.
Il correspond à la somme des valeurs ajoutées brutes créées dans un pays en y incluant les valeurs créées par les entreprises étrangères, la valeur ajoutée correspondant à la différence entre la production obtenue et les consommations intermédiaires (matières premières, salaires…).
Cependant, rapporter l’activité économique au seul secteur marchand étant trop restrictif, il faut également ajouter au PIB marchand l’activité des services non marchands (services publics, secteur associatif).
Ceux-ci, dont la valeur des services rendus ne peut être définie par un prix, sont donc plus difficiles à évaluer : combien « vaut » une opération dans un hôpital public, une séance dans un cinéma associatif, une place dans un théâtre subventionné ?
Faute de mieux, il a donc été décidé d’ajouter le coût de fonctionnement des services non marchands au PIB marchand pour obtenir le PIB.
Toutefois, cet agrégat reste limité. Tout d’abord car il ne compte pas « tout », que ce qu’il compte a une valeur identique, et aussi car il repose essentiellement sur une vision productiviste du progrès.
Une partie de la richesse créée est ignorée dans ce calcul : la part de l’économie souterraine, très peu étudiée en France mais qui en général s’élève à 10% du PIB dans les pays développés mais aussi la