Ecjs droit de vote des jeunes
Au cours des deux semaines séparant le premier du deuxième tour de l’élection présidentielle, la vie politique française a connu plus de bouleversements qu’en plusieurs années. L’annonce de la qualification de Jean-Marie Le Pen là où on attendait Lionel Jospin a déclenché toute une série de mouvements tels la constitution d’un front anti-Le Pen, l’irruption des jeunes dans la campagne, la stigmatisation des sondages ou la lutte contre l’abstention
Les nouveaux acteurs de la vie politique française depuis le 21 avril, les 18-24 ans dont on sait qu’ils se sont abstenus pour environ un tiers d’entre eux et que, parmi les votants, Jean-Marie Le Pen arrive en tête dans cette classe d’âge. Les non-votants du premier tour ont pris conscience à chaud de l’importance d’un bulletin de vote. Pour ceux qui n’auraient pas bien saisi, la pression des plus jeunes qui n’ont pas encore le droit de vote s’est exercé sans fard. Les manifestations de collégiens et lycéens rassemblant des dizaines de milliers de jeunes ont constitué une leçon d’éducation civique d’une ampleur dont le ministère de l’éducation nationale n’osait rêver.
Au soir du 21 avril, ce sont donc les jeunes qui sont les premiers à descendre dans la rue, et participent proportionnellement plus que leurs aînés aux manifestations de l'entre-deux tours. Avec une nouveauté - « l'utilisation de la protestation au service d'un rappel à l'ordre civique » -, autrement dit un appel à voter. Cette consigne, ils se l'appliqueront d'abord à eux-mêmes : ils seront 78 % à se déplacer dans leur bureau de vote le 5 mai.
On suppose que la mobilisation éphémère des jeunes après le premier tour s'explique par le rôle de « politisation négative » qu'a joué pour eux la « figure lepéniste ». Appréhendant difficilement leur environnement politique, les 18-25 ans savent « mieux dire ce qu'ils ne sont pas plutôt que ce qu'ils sont ». Dans ce cadre, Le Pen