Avec le XVIe siècle commence un nouveau dialogue des civilisations. L'Europe n'a pas encore véritablement découvert l'Amérique ou l'Afrique ; depuis des siècles les communautés humaines communiquent ponctuellement les unes avec les autres. La véritable originalité est de mettre en relation l'ensemble du monde habité. Cela est devenu possible, grâce à l'esprit d'entreprise qui a conduit les navigateurs Européens à affronter les grands espaces océaniques en construisant des bateaux résistants, capables de parcourir de longues distances. Il ne s'agit pas seulement d'une supériorité technique, car au moment où Christophe COLOMB traversa l'Atlantique, les indiens d'Amérique ou les pêcheurs d'Extrême-Orient avaient une maîtrise aussi grande de l'élément maritime que les Européens. La source profonde de l'expansion de l'Europe est de nature psychologique ; les Européens sont saisis brusquement d’expansionnisme. Aimé CESAIRE, écrivain et homme politique va essayer de se dégager de la culture occidentale pour revenir à ses racines, Martiniquaise. Dans son discours sur le colonialisme, il écrit ceci: "J'admets que mettre des civilisations différentes en contact les unes avec les autres est bien ; que marier des mondes différents est excellent ; qu'une civilisation, quel que soit son génie intime, à se replier sur elle-même, s'étiole..." Plus d'un demi-siècle s'est écoulé depuis cette affirmation, le problème n'a rien perdu de son actualité.

La rencontre de plusieurs civilisations opposées peut paraître intéressante. Les colonisateurs emportent dans de nouveaux territoires une partie de leur culture. Celui-ci pour les colonisés, fait l'objet d'une nouveauté. En montrant à ces peuples nos coutumes, nos idées, notre mode de vie et en leur apportant notre savoir, notre science, on va donc les informer pour ensuite les former. Ce savoir transmis leur a permis d'agrandir leur champ de vision, de ne plus vivre en autarcie et ainsi de s'ouvrir sur le monde.