Dénoncer une injustice : persuader ou convaincre ?
Pour modifier les opinions et les comportements, un des moyens imparables est de jouer sur les émotions du lecteur. Il faut chercher à ce que le lecteur se sente concerné afin qu’il éprouve de la pitié pour qu’il finisse par adhérer à la cause. Pour cela, on peut avoir recours au registre pathétique, qui met en scène une expression de malheur et de souffrance. Par exemple au chapitre 19 de l’œuvre de Voltaire : Candide, lorsque celui-ci rencontre un nègre amputé d’une jambe et d’un bras, très peu vêtu, le lecteur éprouve alors immédiatement un sentiment de tristesse et de compassion. Il en est de même lorsque ce nègre raconte avec détails sa vie insupportable d’esclave maltraité. Cette anecdote est touchante et caractérise littéralement le terme de persuader.
Certes l’expression du malheur est souvent utilisée lorsqu’il s’agit de réfuter une thèse, car il touche à la sensibilité, mais l’ironie peut aussi jouer ce rôle en faisant appelle à la réflexion du lecteur.
Montesquieu par exemple, utilise dans L’esprit des lois l’ironie, afin de faire comprendre qu’il s’agit là d’un texte qui n’exprime pas son avis mais l’opposé. Car l’ironie fait appelle à la réfléxion du lecteur, qui lui prend l’esprit, le lecteur ne fait donc plus attention à ses sentiments. L’auteur continue donc en utilisant du conditionnel pour renforcer son message de tromperie. Pour dénoncer l’injustice, certains écrivains cherchent à convaincre, et donc à faire appel à l’esprit logique et à la réflexion des lecteurs. C’est en usant d’arguments d’autorités que la plupart y arrivent. On pourrait