Selon Jean Monnet, le premier président de la Haute Autorité de la Communauté européenne du charbon et de l’acier, « la grande révolution européenne de notre époque, la révolution qui vise à remplacer les rivalités nationales par une union de peuples dans la liberté et la diversité, la révolution qui veut permettre un nouvel épanouissement de notre civilisation, et une nouvelle renaissance, cette révolution a commencé avec la Communauté européenne du charbon et de l’acier ». Cette institution, qui est donc à l’origine de la stabilité européenne d’aujourd’hui, a trouvé naissance dans la déclaration de Robert Schuman, faite le 9 mai 1950.
L’auteur de cette déclaration, Robert Schuman, allemand de naissance puis naturalisé français, est un homme d’État français, ministre des Affaires étrangères de 1948 à 1953, qui est considéré comme l’un des pères-fondateurs de l’Europe de par son désir absolu de mettre fin au conflit franco-allemand.
La naissance de ce texte a eu lieu au lendemain de la seconde guerre mondiale quand l’Europe s’est réveillée dans le chaos et que les évènements récents eurent montré la nécessité à une Europe ruinée et dévastée de s’unir et de s’organiser. Il va sans dire que cette déclaration poursuivait d’abord des intérêts politiques, économiques et sociaux pour la France mais en même temps, elle était également la condition sine qua non du succès de l’Allemagne, de l’Italie et des trois pays de Benelux. Ainsi, il est intéressant de démontrer d’une part le but que poursuivait cette déclaration et d’autre part, les moyens avec lesquels cette déclaration a été mise en œuvre.
Pour le comprendre, il faut analyser deux aspects : l’aspect théorique et l’aspect pratique. Dans un premier temps, il est préférable d’analyser la mission de la sauvegarde de la paix (I) et, dans un deuxième temps, d’analyser la construction d’un organisme supra étatique (II). I. La mission de la sauvegarde de la paix
Avant de se pencher sur l’aspect pratique et de