Dyonisos pour le théâtre
Cependant, ces observations ne tombent pas immédiatement sous le sens, si bien qu’au travers de l’étude de la pièce Cinna ou la clémence d’Auguste de Corneille, nous essayerons de comprendre la thèse de l’ivresse tragique, puis d’en voir la véracité et les limites de cette thèse.
Commençons par une analyse des personnages de la pièces.
Cinna, autre Brutus, n’en devient que plus dangereux, d’autant qu’il aime, qu’il est jeune, enthousiaste et fougueux, comme tout jeune noble de tragédie.
Mais il est pris dans un paradoxe puisque sa vertu l’oblige à tuer un père adoptif, lui aussi vertueux, d’où son dilemme. Dès lors, il est amoureux et républicain par passion et par serment, monarchiste et fils d’Auguste pa reconnaissance, par sens de l’honneur et de l’Histoire.
Quant à Emilie, elle ouvre la tragédie sur des désirs « impétueux ». Ces désirs sont ceux de la vengeance, qu’elle poursuit depuis la mort de son père. Emilie est en quelque sorte une seconde Chimène. Quand elle regarde Auguste, elle voit la « sanglante image » de son père ; elle ne peut éviter les effets produits par cette image : haine, rage, ardents transports … : « pour une mort lui de voir milles morts », v.16.
Auguste, est digne des plus grand , il est animé des plus nobles sentiments. Cependant, il est lui aussi divisé : doit-il abdiqué ou, au contraire,, doit-il massacré les conspirateurs comme il a toujours fait ?
De sa