Dupuis

2433 mots 10 pages
"Le sacrifice et l'envie". Comme l'explique Jean-Pierre Dupuy dans sa préface, ce titre renvoie à une question: comment, pourquoi et par quoi les sociétés modernes ont-elles remplacé la notion de sacrifice? Par sacrifice, il faut entendre ici le sacrifice de l'individu à une fin supérieure (Dieu, pour ne pas le nommer). La réponse de Dupuy est que le sens du sacrifice a été remplacé par le sentiment "d'envie"; l'envie correspondant, en termes économiques, à la notion de concurrence.
L'une des idées de départ est ici qu'une société fondée sur le principe concurrentiel menace de déboucher sur "la guerre de tous contre tous". Mais toute l'originalité de l'ouvrage est d'affirmer que les théoriciens du libéralisme eux-mêmes ont conscience de ce risque, et tentent d'en évacuer le poids dans leurs écrits.
C'est dans cette perspective que Dupuy se propose d'aborder les oeuvres d'Adam Smith, de John Rawls, de Robert Nozick et de Friedrich Hayek. Son propos se situe donc entre la philosophie et l'économie politique.
Pour faire face à cette difficulté, les libéraux recourent, sous une forme ou une autre, à la théorie de la "main invisible", assimilable à la ruse de la raison hégélienne. En agissant en vue de leurs fins particulières, les individus autonomes oeuvrent inconsciemment à la réalisation de la fin commune qu'est l'organisation de la société.
Benjamin Constant le démontre en prenant l'exemple de la loi: la loi n'est jamais créatrice d'ordre social, elle ne vient au contraire que constater et officialiser l'état actuel de la société. Elle n'est donc pas l'expression a priori d'une volonté générale, mais un constat normatif a posteriori.
Dupuy étudie à cette occasion l'influence de la monadologie de Leibniz sur les penseurs libéraux. Comme Leibniz, ils pensent que les individus sont des monades "qui n'ont ni portes ni fenêtres", qui sont indépendantes les unes des autres.
Mais, conformément à l'esprit des Lumières, les libéraux rejettent l'idée d'une référence

en relation

  • L’assassinat de ion gheorghe duca
    2667 mots | 11 pages
  • Fiche spectacle apollonia
    1832 mots | 8 pages
  • ex analyse juridique
    624 mots | 3 pages
  • Libère-t-on trop vite les détenus ?
    646 mots | 3 pages
  • Navidad-alumnos
    1673 mots | 7 pages
  • Ducon
    1318 mots | 6 pages
  • Ducessa
    557 mots | 3 pages
  • TD
    1107 mots | 5 pages
  • Arrêt Bendeddouche
    1418 mots | 6 pages
  • Com droit administratif
    1771 mots | 8 pages
  • L'histoire d'Anatole France
    7037 mots | 29 pages
  • Dossie
    542 mots | 3 pages
  • Net 2
    4524 mots | 19 pages
  • Methode dialogue
    304 mots | 2 pages
  • Douze
    1375 mots | 6 pages