Dumping social nord
QUELLES NORMES SOCIALES MINIMALES QUI PRESERVENT LA COMPETITIVITE ?
17,5% du PIB mondial est consacré aux dépenses de sécurité sociale. Un chiffre à première vue encourageant, mais qui cache en réalité d’énormes disparités régionales. A l’échelle de la planète, on estime que seulement 20% de la population a accès à une sécurité sociale exhaustive –chômage, maladie, retraite-, telle que définie que l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
L’ouverture des frontières aux échanges économiques a de facto crée un marché mondial des biens et des services. Seul le marché de l’emploi est lui resté cloisonné au niveau national. Pour préserver leur compétitivité, certains pays en développement ont aujourd’hui clairement fait passer l’augmentation des standards de protection sociale au second plan.
Dans de nombreuses régions du monde, la mondialisation se fait ainsi aux dépens des populations laborieuses les plus vulnérables. Reconnaissant l’urgence de la situation, la France a fait de l’établissement de normes sociales universelles minimales l’une des priorités de sa présidence du G20. L’objectif est simple : garantir à toutes les personnes qui en ont besoin la sécurité d’un revenu de base et l’accès aux soins de santé essentiels.
Pour les pays du Sud, sa mise en oeuvre présente néanmoins difficultés substantielles ; audelà de l’aspect financier, le caractère informel des économies – qui représente parfois jusqu’à 50% de l’emploi dans certains pays – est un véritable obstacle au développement de systèmes de sécurité sociale inclusifs.
Dans une économie globalisée, les réponses ne peuvent plus être uniquement nationales. Les instances régionales – à commencer par l’Union du Maghreb Arabe – ont un rôle moteur à jouer pour garantir un socle de protection sociale commun aux citoyens de leurs Etats membres. Certains pays européens ont également proposé d’inclure le respect d’un certain nombre de normes sociales dans leurs échanges