Du bellay, "l'olive", sonnet x : commentaire composé
Dont fut premier ma liberté surprise
Amour la flamme autour du coeur éprise,
Ces yeux le trait qui me transperce l'âme.
Forts sont les noeuds, âpre et vive la flamme,
Le coup de main à tirer bien apprise,
Et toutefois j'aime, j'adore et prise
Ce qui m'étreint, qui me brûle et entame.
Pour briser donc, pour éteindre et guérir
Ce dur lien, cette ardeur, cette plaie,
Je ne quiers fer, liqueur, ni médecine:
L'heur et plaisir que ce m'est de périr
De telle main ne permet que j'essaie
Glaive tranchant, ni froideur, ni racine.
Introduction
I) Un poète dont le coeur est prisonnier par celle qu'il aime
II) Le mal qui est « a-doré » par le poète
III) La femme inaccessible
Conclusion
Le poème étudié ici correspond à un sonnet composé de vers en décasyllabes de Joachim Du Bellay, tiré du recueil L'Olive, à la manière du Canzioniere de Pétrarque. C'est à travers ce recueil que le poète fait l'éloge, place sur un pied d'estale Olive qui est certainement l'anagramme de Viole, femme qu'il a aimé. A travers ce poème, le poète élève son idéal féminin, sa dame inaccessible. A travers ce sonnet, nous serions tentés de faire le rapprochement avec la poésie du Moyen-Âge, notamment du point de vue du topos de la dame inaccessible, qui nous fait sans doute remémorer l'amour courtois, le fin'amor où le poète chante la dame qu'il aime mais qui lui est supérieure et inaccessible, un peu comme l'amour entre Lancelot et Guenièvre