Du bellay comme le champ semé commentaire composé
Situation :
« Comme le champ semé » est extrait d’un recueil de poèmes intitulé les antiquités de Rome que le poète humaniste Du Bellay a ramené de son voyage à Rome.
Idée générale :
Onze siècles après l’écroulement de la puissance romaine, ce visiteur médite sur le spectacle des ruines d’un empire tombé en 476 sous l’assaut des barbares. Il a recours pour cela a une comparaison rustique et nous présente un tableau (axe 1) riche en effets visuels, rythmiques et sonores ; ce tableau constitue le premier volet d’une comparaison (axe 2) habile, exploitée et agencée qui le conduit à une méditation (axe 3) nostalgique sur la mort d’une civilisation et le sens de l’histoire.
1. Le tableau
a. Variation du champ visuel Le poème s’ouvre sur un large panorama puis peu à peu notre champ de vision se restreint pour ne plus englober que l’image d’un grain de blé : du « champ semé » du premier vers, notre regard est conduit vers « les tiges » du 2nd vers, « l’épi » du 3eme vers, jusqu’au « grain » du 4eme vers. Puis le champ s’élargit à nouveau pour nous présenter le blé sur pied, soumis aux ondulations du vent, le champ moissonné et, pour finir, une image à la lumière déclinante où s’estompe dans le lointain la silhouette d’un glaneur.
b. Rythme et sonorité Tandis que varie ainsi le champ de notre vision, une série d’effets rythmiques reconstitue la lente croissance du blé. A chaque alexandrin et même à chaque hémistiches un progrès s’accomplit (vers 2, 3, 4) et l’impression de continuité est rendue par la répétition des termes du vers précédent « verdure, tuyau, épi ».
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Des procédés ingénieux viennent encore enrichir la description en matérialisant presque cette croissance. « Verdure » semble avoir poussée pour donner « verdissant » et « hérisse » donne « florissant ». Enfin la pousse s’accélère puisque un seul hémistiche permet de passer de l’épi au grain (vers 4). D’autres effets viennent encore enrichir le tableau ;