Droit
Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité
Quel est l’avenir de l’Union européenne?
Imaginer ensemble des alternatives par Karl Müller, Allemagne
Quelles conséquences pour l’avenir de l’UE auront les résultats des référendums du 19 mai dernier en France et du 1er juin aux Pays-Bas, de même que l’échec du sommet de Bruxelles du 17 juin? Ces derniers temps, il est quotidiennement question d’une «crise» de l’UE. Le Conseil européen a décidé de se donner un «temps de réflexion». Les conservateurs veulent ralentir le rythme de l’élargissement. Les «sociaux-démocrates» du Parlement européen veulent maintenant (pourquoi ne l’ont-ils pas fait plus tôt?) faire débattre les citoyens puis faire voter le même jour dans toute l’Union. Le magazine allemand Der Spiegel (23/05 et suivants) a évoqué dans une série d’articles très complète les défauts de l’UE. La plupart de ceux qui se sont exprimés oscillent entre l’idée que «L’UE doit changer» et celle qu’«il faut sauver l’UE». Un des sujets de campagne électorale de nombreux politiciens est «Quelle UE voulons-nous?» Plusieurs caciques de l’UE veulent redorer leur blason, mais le «nous» ne désigne pas les citoyennes et les citoyens. Qu’est-ce que l’UE? C’est un ensemble de 25 Etats européens dont les gouvernements et les Parlements, très rarement au travers de référendums, se sont engagés par des traités très complets à remettre les compétences législa-tives et juridictionnelles entre les mains d’institutions supranationales (Commission européenne, Cour de justice européenne, Parlement européen) et intergouvernemen-tales (Conseil européen [chefs d’Etat et de gouvernement], Conseil des Ministres). Ces institutions ont édicté des milliers de directives contraignantes pour les Etats membres dans lesquelles tout le monde se perd et qui réglementent la vie quotidienne des individus jusque dans les moindres détails. Les critiques formulées à l’endroit des institutions