Droit de vote
Le premier sera que cette personne présente ce que l'on considère comme "le meilleur", un meilleur que l'on tient à soutenir et qui a d'excellentes chances de recueillir un maximum de suffrages.
La question du "vote utile" ne se pose pas : "mon" candidat est le meilleur et sera probablement élu avec le meilleur programme, celui que je souhaite voir appliqué.
Le second suppose que "mon" candidat nous fait d'excellentes propositions mais a peu de chances (ou aucune) d'être élu : puis-je en conclure que je dois choisir un autre candidat disposant d'un programme moins satisfaisant mais qui recueillera plus de suffrages, ou est supposé en recueillir plus ?
A ce point il y a un pari, que l'on établira le plus généralement sur la base de sondages qui sont supposés nous indiquer les candidats "les mieux placés" dans la compétition mais que l'on a vus être pris en défaut de façon parfois assez cinglante.
Ce pronostic d'une grande incertitude minimise d'emblée la validité de notre choix : elle est même potentiellement nulle !
Si les sondages nous donnent en tête 2 candidats séparés par un faible écart, il n'est pas impossible qu'un troisième se substitue à l'un de ces deux là sans que nous sachions lequel ni qui le remplacera, nous l'avons déjà vu, et notre "vote utile" peut avoir porté sur le candidat éliminé de la course, avec une utilité finalement nulle.
Et rien ne permet de le prévoir, autrement dit de chiffrer la probabilité que cela se produise.
La probabilité que "l'utilité" du "vote utile" soit réelle est donc totalement indéterminée : dans ce cas le "vote utile" n'existe pas, ne peut pas exister !
Si l'on choisit au nom de "l'utilité" un candidat qui n'a pas notre préférence première c'est par définition qu'il présente moins de points positifs que celui que l'on serait tenté de promouvoir.
On pratiquera donc un repli par rapport à ses préférences, à ses souhaits, à ses espérances qui, il ne faut pas l'oublier,