La vérité est une valeur qui concerne nos énoncés, nos pensées, nos jugements. Pour Descartes, une idée claire et distincte est une idée vraie. Mais on peut éprouver un fort sentiment d’évidence et être dans l’erreur. La question est donc de savoir s’il faut pour autant qualifier une idée de « vraie » en fonction de sa conformité à la réalité. Etymologiquement, le mot vérité viendrait du latin veritas, de verus, qui correspond à la connaissance ou l’expression d'une connaissance conforme à la réalité, conforme aux faits tels qu'ils se sont déroulés. Mais parfois l’individu aura la conviction que ce qu’il dit est vrai sans pour autant correspondre aux faits. Sous ses airs philosophiques, cette question est le cœur même du droit de la filiation. La filiation est une notion extrêmement importante en droit de la famille, il s’agit du lien qui va être établi entre deux individus, il permettra ainsi d’intégrer un enfant au sein d’une famille. Avant 2005, le droit faisait une distinction entre les enfants légitimes nés du mariage et les enfants naturels nés hors mariage. Désormais, peu importe que l’enfant soit né hors mariage, l’établissement de sa filiation à l’égard de ses père et mère lui donnera les mêmes droits et devoirs qu’un enfant né du mariage. En droit français, la filiation peut être automatiquement établie par la loi mais si tel n’est pas le cas, le lien de filiation pourra être créé soit volontairement par une reconnaissance ou grâce à la possession d’état, soit imposée judiciairement, ou bien encore par le biais de l’adoption. En matière de filiation, deux vérités s’opposent fondamentalement, la vérité biologique qui correspond à l’exactitude de la filiation d’un point de vue scientifique et la vérité sociologique qui bien souvent découlera de la vérité biologique mais parfois sera volontairement et en connaissance de cause opposée à la vérité biologique. En matière de filiation paternelle, pendant longtemps, il a été impossible de savoir si tel homme