Drepano Et Stress Oxydant
● Stress oxydant dans le rein de la drépanocytose
b) des concentrations plasmatiques élevées de cytokines prooxydantes, par exemple le TNFα et l’interleukine 6 ;
L’insuffisance rénale chronique est une complication majeure de la drépanocytose, qui peut conduire à l’urémie terminale (environ 20% des patients ayant des signes de néphropathie atteindront ce stade). Les traits caractéristiques de la néphropathie drépanocytaire sont d’une part la vaso-occlusion et l’hypoperfusion médullaire, d’autre part l’augmentation de la perfusion corticale et du débit de filtration glomérulaire (DFG). Les mécanismes reliant les phénomènes hémodynamiques et les lésions fibreuses et inflammatoires de la néphropathie constituée sont mal connus.
Nath et coll.1 ont étudié le rôle des métabolites actifs de l’oxygène
– à l’origine du stress oxydant – chez la souris transgénique produisant l’hémoglobine S, et chez des patients drépanocytaires.
L’hypothèse de base était que l’hémoglobine S se scindant facilement libérait de l’hème lipophile pro-oxydant.
Les index mesurés du stress oxydant étaient les suivants : dans le rein de la souris : peroxydation lipidique et contenu en hème du tissu rénal homogénéisé ; expression de l’enzyme protectrice hème oxygénase HO-1, induite par les oxydants, qui dégrade l’hème en biliverdine ; chez l’homme : l’expression de cette enzyme dans le rein d’un patient décédé et dans les cellules endothéliales circulantes. On sait que ces dernières sont augmentées dans la drépanocytose.2
Les résultats ont été les suivants chez la souris: 1) la créatininémie des souris transgéniques était plus basse que celle des témoins, reflétant très probablement l’augmentation du DFG. Il existait une congestion médullaire mais pas de lésions de fibrose ou de sclérose glomérulaire ; 2) la peroxydation lipidique et le contenu en hème des reins étaient augmentés; 3) l’activité HO-1
(× 1,3) et son ARN messager (× 5) étaient augmentés dans les microsomes des