Pour la première fois, c’est le premier ministre qui s’est emparé du sujet majeur de la seniorisation de la société en lançant lui-même, fin novembre 2013, la phase de concertation sur la Loi d’orientation et de programmation pour l’adaptation de la société au vieillissement qui sera présentée cette année à l’Assemblée. Notons l’évolution des termes : on passe du triste mot “dépendance” à la notion d’adaptation de la société… Ce n’est pas seulement un apport sémantique mais bien un renversement d’optique. Il ne s’agit pas de répondre à des problématiques catégorielles des seniors ou de faire face à, ce qui est bien sur nécessaire, à la souffrance ou au mal vivre, mais de poser un acte fondateur permettant de construire la société d’après. La nouvelle société des seniors ce n’est pas un monde inventé pour les vieux, mais une société des âges et de la diversité des modes de vie.
Rappelons d’abord qu’intervenir sur ce sujet c’est s’adresser directement à 30% de la population : les seniors. Et indirectement à 100 % des habitants du pays : par les familles, par les aidants, par la question de l’emploi ou de la consommation, par le fait de l’engagement des retraités dans la vie collective, par le partage croissant de biens et de services entre les personnes et entre les générations… Ce qui est en jeu c’est de réussir une démarche de mutation, radicale, mais évolutive. Une politique d’adaptation de la société à l’allongement de la vie passe par une priorité donnée à la prévention et à l’ajustement de l’environnement aux personnes en fragilité et par une véritable