Douze hommes en colère
Même si Douze hommes en colère est d’abord une pièce, il est difficile, pour ceux qui l’ont vu, d’oublier le chef d’œuvre de Sidney Lumet qui l’avait transposée au cinéma. Reconstituer l’atmosphère écrasante du huis-clos, le suspense, succéder à des acteurs tels qu’Henry Fonda constituaient donc plusieurs défis à relever. Et c’est le cas avec le spectacle actuellement à l’affiche qui est une réussite à tous les niveaux. Les comédiens investissent leurs personnages et font leur « numéro » avec brio, au point que le public ne peut s’empêcher de réagir par une salve d’applaudissements dès que la justice reprend ses droits. Michel Leeb est un « numéro 8″ tout à fait convaincant, d’autant plus que ses onze acolytes sont remarquables. La mise en scène et la scénographie sont parfaites et jouent avec intelligence des éléments du tribunal, de l’ambiance et des mouvements du groupe d’hommes.
Alors, même si nous ne sommes pas aux Etats-Unis, même si la peine de mort est abolie et même si l’action se situe au siècle dernier, le très beau texte – réadapté pour l’occasion – et les passions qui animent ces douze hommes gardent toute leur force, dans une réflexion plus générale sur la justice de l’homme par l’homme. Une pièce importante doublée d’une jolie leçon d’humanité